Un instant avec Marie
La Mère à son Fils
Mon Dieu, qui dormez, faible entre mes bras,
mon enfant tout chaud sur mon cœur qui bat,
j'adore en mes mains et berce, étonnée,
la merveille, ô Dieu, que vous m'avez donnée.
De bouche, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
pour parler aux gens perdus d'ici-bas;
ta bouche de lait vers mon sein tournée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.
De main, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
pour guérir du doigt leurs pauvres corps las;
ta main, bouton clos, rose encor gênée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.
De chair, ô mon Dieu, vous n'en aviez pas
Pour rompre avec eux le pain du repas;
ta chair de printemps de moi façonnée,
ô mon fils, c'est moi qui te l'ai donnée.
Marie Noël.
Extrait de "Prières glanées" par le Cardinal Danneels.
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